LAURENT BOCHET - 1000 °C

Exposition de septembre à décembre 2009

04-ALe 1er février 2008, Deyrolle, cabinet de curiosité fondé en 1831, est ravagé par un terrible incendie et 1000°C est la température atteinte par le brasier en son cœur. Présent dès les premiers jours qui ont suivi, le photographe Laurent Bochet a pu réaliser un travail exceptionnel sur les conséquences de cet événement, grâce à la complicité du propriétaire des lieux, Louis Albert de Broglie.

Le projet photographique se décompose en séries, comme une sorte d'inventaire rigoureux et fantastique. Les insectes et les animaux, les minéraux et les fossiles, ainsi que les objets les plus usuels, sont autant d'indices méthodiquement répertoriés. Ils sont ponctués dans l'ouvrage par les citations parues dans la presse à l'époque. Avec la galerie de portraits des témoins et acteurs du drame, l'ensemble fait le récit de l'épisode le plus tragique de la maison Deyrolle.

« En découvrant le désastre après l'incendie ma surprise à été grande. Le feu n'avait pas détruit Deyrolle, il l'avait transfiguré. Les animaux carbonisés et paisibles m'ont rappelé les vestiges inestimables d'une civilisation disparue qui nous seraient parvenus miraculeusement. Et dans un mélange de noirceur extrême et de beauté étrange, les boiseries calcinées étaient devenues leur sarcophage. » Laurent Bochet

 

Biographie de Laurent Bochet

Laurent Bochet vit et travaille à Paris. Dans ses travaux d'expositions ou pour la presse, il recherche l'instant ou le sujet qui à lui seul raconte une histoire, un avant et un après. En 2001-2002, il réalise pour le magazine Jalouse une série de double-portraits sec/mouillé. Le principe consiste à dévoiler la nature des personnalités photographiées par le biais d'une métamorphose simple : l'eau. En 2004, il publie un portfolio, « A Table ! », aux éditions « Chez Higgins ». La série d'images met en scène la table de cuisine d'enfance du photographe et lui donne aujourd'hui une nouvelle signification : si les objets n'ont pas de conscience propre, ils ont du moins plusieurs vies. En 2005, il commence une série de personnages face à l'écran de l'ordinateur pour Cdiscount. Il s'agit d'illustrer les tchats et, au travers de la répétition, d'apprécier la place que prend la machine dans notre quotidien. En 2007, il participe à l'exposition Blossom à l'agence Leg avec un ensemble de photos réalisées sur une période de 5 ans et recomposées sous forme de mosaïque, les "faisceaux". En Mars 2008, il expose à la galerie Chappe un travail documentaire mis en route en début 2006 avec le magazine musical Magic. Le projet consiste à faire le portrait d'un artiste tous les mois au moment où il sort de scène ; instant unique qui synthétise l'importance et la singularité d'une performance scénique. En 2008 et 2009, il poursuit son travail sur la métamorphose, en immortalisant les créatures de Deyrolle revenues de l'enfer. Transfigurées par l'incendie et saisies avant qu'elles ne tombent en poussière, elles sont le symbole même de cette nature que nous aimons instinctivement et qui nous remplit d'effroi lorsque nous contemplons sa destruction.